Avis sur l'ITE, isolation thermique par l'extérieur, du patrimoine bâti ancien exposé à des remontées d'humidité tellurique naturelle.

par Georges Montgobert il y a 11 ans
21 réponses à ce sujet
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Publié : il y a 11 ans
Parmi mes chantiers d'étude-conseil, je rencontre des sinistres conséquents qui apparaissent après la mise en oeuvre d'une ITE sur du bâti ancien habité.
Je constate sur ces chantiers qu'il n'y a pas eu de mesures préalables fiables quantifiant l'humidité naturelle et des sels, et la mise en oeuvre de divers matériaux d'isolation qui n'échangent pas suffisamment pour une bonne gestion de l'humidité mesurée et présente dans les matériaux.
Avez-vous des retours d'expériences réussies ou de difficultés résolues lors de la mise en oeuvre de ce type d'isolation par l'extérieur sur du bâti ancien et dans quelles conditions ?
Publié : il y a 10 ans
Bonjour M. Mongobert,

Je pense que la question de la gestion future de l'humidité du bâti ancien dans un projet d'isolation, se pose tant en ITE qu'en ITI.
Je ne suis pas certain par contre qu'il soit nécessaire d'effectuer des mesures d'humidité naturelle ou des sels.
Quels que soient les résultats de ces mesures, le procédé à retenir sera le même.

Pourquoi ?...
Tout simplement parce que les résultats d'aujourd'hui ne seront peut-être pas ceux de demain (climat, environnement, travaux environnants etc).
Donc mieux vaut prévenir que guérir.
Publié : il y a 10 ans
mesures préalables fiables quantifiant l'humidité naturelle et des sels, et la mise en oeuvre de divers matériaux d'isolation qui n'échangent pas suffisamment pour une bonne gestion de l'humidité mesurée et présente dans les matériaux.
qu'est ce que l'humidité naturelle, des sels ? les matériaux qui n'échangent pas ?
l'humidité naturelle se trouve dans l'atmosphère. quand elle imprégne les matériaux la raison provient soit d'un défaut d'isolation du revêtement soit d'une mauvaise gestion de la ventilation.
Publié : il y a 10 ans
Bonjour,

@ Yann Vachey, merci pour la demande de précision. .
Je suis intéressé par des descriptifs de matériaux mis en oeuvre lors de réalisations d'ITE réussies, notamment en partie inférieure du bâti ancien exposée à l'humidité tellurique.
Pour ma part, j'ai constaté l'utilisation d'isolants étanches ( polystyrène par exemple) qui gênent les échanges, forçant l'évaporation de l'humidité présente en excès dans l'épaisseur du bas des murs anciens à s'effectuer beaucoup plus haut et en totalité à l'intérieur du bâti avec des conséquences qui peuvent, sans traitement et à moyen terme, mettre en cause la structure.

@JM D'Alexandris.
J'aurais dû préciser: humidité naturelle en excès dans les matériaux des parties inférieurs des murs anciens élevés sans coupure de capillarité, communément appelée: "remontées capillaires" et son effet secondaire qui sont les sels hygroscopiques en concentration dans la zone d'évaporation.

@Thierry Monjot, merci pour cet avis.
Je partage bien la comparaison entre l'ITE et ITI, c'est le même problème qui est mal réglé lorsque l'isolation intérieure ou extérieure (parfois les deux, c'est pire) mise en oeuvre est étanche, en particulier dans la zone où l'humidité naturelle en excès dans les matériaux anciens devra s'élever pour s'évaporer.
Les mesures de teneur en eau des murs, la présence de sels hygroscopiques, permettent d'établir avec certitude la hauteur de la zone d'évaporation, au-dessus de cette zone il n'y a plus d'excès d'humidité: le problème n'est plus le même.

Peut-être d'autres avis ?
Publié : il y a 10 ans
Bonjour M. Montgobert.

Tout d'abord, il faut savoir que je ne reçois pas de mail à chaque nouvelle réponse sur le sujet.

Pour en revenir à votre problématique qu'est l'ITE sur le bâti ancien, il faut savoir que l'on ne doit JAMAIS la réaliser sur un mur irrégulier. Il faut au préalable le redresser. C'est encore plus vrai sur de l'ITI d'ailleurs.
Pourquoi ?
Parce que dans le cas des transferts de vapeur d'eau, la valeur Sd est à prendre en considération. Donc pas de lame d'air entre un mur et un isolant. Sinon il y a un risque de condensation entre les deux.

Vous dites : "j'ai constaté l'utilisation d'isolants étanches ( polystyrène par exemple) qui gênent les échanges, forçant l'évaporation de l'humidité présente en excès dans l'épaisseur du bas des murs anciens à s'effectuer beaucoup plus haut et en totalité à l'intérieur du bâti..."

Permettez moi de vous dire que j'ai constaté ce genre de phénomènes sur des maisons qui n'étaient pas isolées du tout. Donc le PSE n'y est pour rien dans l'histoire.
Dans le cas d'une ITE, sur du bâti ancien, il est nécessaire de laisser le bas des murs respirer en ne les isolant pas du tout.
C'est un pont thermique, mais cela joue le rôle de fusible, sachant qu'il faudra refaire l'enduit (à la chaux) régulièrement parce que l'humidité qui passera par là finira par l'altérer.
Publié : il y a 10 ans
Bonjour M.Monjot. Je partage votre constat du phénomène d'élévation importante de l'évaporation de la remontée capillaire sur des murs anciens non isolés, le phénomène se produit seulement lorsqu'ils sont remis en état à l'aide d'enduits trop étanches, et vous avez raison d'écrire que le PSE n'est pas la cause, le problème est l'humidité tellurique qui monte s'évaporer + haut lorsqu'il y a un enduit ou un isolant étanche qui gêne l'évaporation. Vous indiquez - "Dans le cas d'une ITE, sur du bâti ancien, il est nécessaire de laisser le bas des murs respirer en ne les isolant pas du tout. C'est un pont thermique, mais cela joue le rôle de fusible, sachant qu'il faudra refaire l'enduit (à la chaux) régulièrement parce que l'humidité qui passera par là finira par l'altérer.". Je vois que vous connaissez bien le sujet car c'est le point clé du problème qui n'est pas toujours pris en compte lors de la mise en oeuvre d'une ITE. Il est certain qu'un enduit à chaux en pied du mur ancien ne cause pas de désordre car il a une bonne capacité d'évaporation, mais comme vous l'indiquez à juste titre il va se dégrader prématurément à cause des sels laissés lors de l'évaporation de l'humidité. Je pense aussi que dans certains cas le pont thermique de cette zone n'est pas aisément accepté par les clients qui comprennent plus facilement l'économie d'énergie apportée par l'ITE ou l'ITI que la présence d'humidité dans l'épaisseur des murs anciens. Monsieur Monjot, je vous remerci pour votre contribution.
Peut-ête que nous aurons d'autres avis ?
Publié : il y a 10 ans
bonjour a vous tous j aimerais bien être un membre parmi vous
Publié : il y a 10 ans
Bonjour M. MONTGOBERT, J'ai un chantier mur en brique isolation par l’intérieur, et j'ai des remontés d'eau par capillarité, fallait il installer des barbacanes sous la maison ? où tout simplement que faut il faire contre ses remonté capillaire ? Merci de votre réponse.
Publié : il y a 10 ans
Bonjour,

@ Frédéric Papet.

Je pense que votre question concerne plutôt les remontées capillaires d'une manière générale plutôt que cette discussion sur l'ITE du bâti ancien habité.

Sur ce sujet je vous dis à bientôt sur metriconsult.com. Vous avez une explication des remontées capillaires, les moyens d'établir vos mesures et analyses pour établir votre propre expertise, les fiches pour conduire vos travaux de remise en état durables.

A bientôt
Publié : il y a 9 ans
Le problème de l'humidité non traité ou accéléré par la mise en oeuvre d'une ITE est un aspect intéressant. Un autre aspect de l'ITE est au moins aussi important : la propagation des incendies favorisée par une ITE inflammable, je pense évidemment au PSE. Le polystyrène est l'isolant actuellement privilégié pour l'ITE, représentant plus de la moitié du marché en France ! Ce choix de matériau isolant ne me semble pas le meilleur, d'autant qu'il a un effet neutre, voire négatif sur la question de 'humidité. Votre avis ?
Publié : il y a 9 ans
Bonjour à tous
Je rejoins ce groupe suite à la contribution récente de Mr BLANDIN d'APRB qui relance cette discussion et je me positionne plus particulièrement sur le traitement de l'humidité.
Je représente l'industriel belge Rewah fabricant de l'hydrofuge de masse INDUSIL MS 3000 NOVOC (sans COV) utilisé dans le traitement des remontées capillaires par injection de résine.
Ce produit est sans équivalent sur le marché puisqu'il utilise 6 polymères actifs complémentaires.
En parallèle, nous avons développé deux systèmes après traitement pour la finition immédiate des murs intérieurs ou extérieurs (MEMBRASEC SYSTEM pour supports déstructurés et MEMBRASCREEN SYSTEM pour supports réguliers), en utilisant une membrane à structure alvéolaire fixée contre le mur qui forme une barrière physique étanche aux sels et à l'humidité résiduels.
Il n'est plus nécessaire d'attendre pour reprendre possession des lieux après traitement.
Nous fabriquons également un mortier d'étanchéité (CEMSEC) destiné à la réalisation de cuvelages rigides et des additifs (CEMGRIP S - REMIX - REDIVIT).
Je vous invite à consulter notre site www.rewah.com et à me faire part de vos commentaires.
Publié : il y a 9 ans
Bonjour,


@ François-Félix Blandin

Je partage votre avis à propos de l'ITE réalisée à l'aide de PSE, c'est vrai aussi pour l'isolation intérieure. Sur l'aspect incendie, comme vous l'expliquez bien, le PSE favorise probablement la propagation.

Sur l'aspect humidité, lorsqu'il s'agit de bâtiment ancien exposé aux remontées capillaires, c'est le domaine que je connais bien, celles-ci sont bloquées dans le mur par le PSE.

Et, c'est le sujet de cette discussion, je constate que lorsque je mesure la teneur en humidité des matériaux (en profondeur à la bombe à carbure) le fait d'empêcher les échanges par l'installation ou l'application de matériaux étanches (comme le PSE), peintures chimiques ou membranes étanches de toutes sortes cause toujours et dans tous les cas des désordres très importants sur ces zones naturellement humides et à forte salinité.

Devant l'évolution de ces désordres qui peuvent atteindre la structure on ne peut que recommander la mise en œuvre de matériaux ayant une bonne capacité aux échanges gazeux afin de favoriser la migration de l'humidité naturelle dans les parois.

Je constate par les mesures: lorsque l'on a mis en œuvre un enduit étanche ou une peinture chimique de type acrylique sur un mur ancien asséché il se produit des condensations à l'intérieur du mur lors d'écarts de température élevés à certaines périodes l'année dans les régions plutôt froides, ce phénomène est déconcertant pour les intervenants car il anéantit ponctuellement l'assèchement effectué.

J'en conclus que la migration de vapeur dans les murs anciens doit être impérativement respectée ( depuis l'intérieur et aussi depuis l'extérieur) sinon on s'expose à des désordres causés par condensations dans les parois.

Les condensations vont activer les sels hygroscopiques très destructeurs lorsqu'ils changent de phase ( soluble-cristallisé ), la structure des liants va devenir friable et ainsi causer de nouvelles dégradations sur le mur asséché remis en état.

Il faut donc éviter toute étanchéité lors de la remise en état de murs anciens exposés à l'humidité naturelle.
Publié : il y a 9 ans
Merci Monsieur Montgobert pour ces explications très intéressantes.
Peut-on affirmer alors que les isolants fibreux sont biens meilleurs que le PSE au regard de cet aspect des échanges, permettant un meilleur contrôle de la condensation ? L'utilisation de revêtements fibreux (fibres de verre ou de roche) est d'ailleurs privilégiée depuis longtemps pour le contrôle de condensation. Toutefois, en ITE, l'isolant (notamment s'il est fibreux) doit être protégé par une étanchéité (enduit) ou une protection (bardage). Comment utiliser cet isolant idéal pour l'aspect condensation et le protéger efficacement contre les intempéries, l'eau, les chocs (donc étanchéité) ? Quelle serait la solution technique idéale ?
Publié : il y a 8 ans
Bonjour,

@ François-Félix Blandin

Les isolants mis en œuvre en ITE sur le bâti ancien doivent favoriser les échanges afin d'éviter les désordres causés par une éventuelle remontée d'humidité du sol ( remontées capillaires) et (ou) d'éventuelles condensations dans les parois.

Selon les constats que j'ai fait sur les chantiers, les panneaux isolants minéraux semblent appropriés au bâti ancien sous condition d'être posés correctement notamment lors de la pose sur la zone à forte salinité qui est exposée à la remontée capillaire.

Les panneaux minéraux isolants n'ont pas les inconvénients du PSE qui est étanche, ni le besoin d'étanchéité des revêtements fibreux contre les intempéries.

Peut-être avez-vous un autre avis, une autre recommandation ou une expérience vécue ?
Publié : il y a 7 ans
L'ITE au même titre que les enduits modernes à base de ciment et hydrofuges est incompatible avec le bâti ancien en pierre-chaux-terre (murs de moellons couramment de 50cm, formant un mur massif), les pierres des murs sont effectivement protégées des coups de gel contrairement au ITI mais pas des attaques chimiques des sels du sol selon sa nature, et tout enfermement de ce dispositif respirant et naturel ne fait qu'accélérer et déplacer le problème capillaire, jusqu'à pourrir des charpentes en chêne à 8m de haut;

on peut cependant conserver l'idée dune ITI, moins destructrice de paysage et de qualité de cadre de vie, longtemps cause de désordre de type moisissure, pourrissement des charpentes, about de plancher bois,, pulvérulence ou gel des pierres exposées à des remontées capillaires, à condition de procéder selon les phases suivantes:

-désenduisage complet de tout enduit ciment ou chaux-ciment de type monocouche, puis mise en place enduit chaux lisse intérieur pour contact avec l'isolant (aucun vide autorisé foyer de condensation)

-drainage périmétrique, système d'assèchement des bas de murs, refends compris,(injection résine ou VMD), drainage sous dallage intérieur; attention la moindre faille dans la barrière étanche accélère les remontées capillaires dans des fissures particulières créant de forts désordres.

-isolant ouate 12-15cm, film sd 200 (type alu!) + 2e isolant fibre de bois 5-6cm (règle anglaise 1/3), et plaque finition.

Cela répond en ITI à toutes les règlementations européennes superposées!

Pour une ITE, le calcul reste théorique, comme celui du mur pierre résumé bêtement à 0.5 de R, au lieu des 3 constaté par expérience et le point de rosée reste flou, empêchant toute certitude sur la position du film perspirant ou respirant ou étanche.... tant que l'on ne prendra pas en compte que les lambdas donnant les R ne s'aditionnent pas linéairement (10 premiers centimètres plus efficaces) , qu'un mur est constitué de vide (Rse et Rsi à multiplier par cavité de remplissage, que la chaux éteinte au pied du mur génère un bullage de gaz améliorant sa résistance thermique, etc...

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Publié : il y a 7 ans
L'ITE au même titre que les enduits modernes à base de ciment et hydrofuges est incompatible avec le bâti ancien en pierre-chaux-terre (murs de moellons couramment de 50cm, formant un mur massif), les pierres des murs sont effectivement protégées des coups de gel contrairement au ITI mais pas des attaques chimiques des sels du sol selon sa nature, et tout enfermement de ce dispositif respirant et naturel ne fait qu'accélérer et déplacer le problème capillaire, jusqu'à pourrir des charpentes en chêne à 8m de haut;

on peut cependant conserver l'idée dune ITI, moins destructrice de paysage et de qualité de cadre de vie, longtemps cause de désordre de type moisissure, pourrissement des charpentes, about de plancher bois,, pulvérulence ou gel des pierres exposées à des remontées capillaires, à condition de procéder selon les phases suivantes, usine à gaz mais réponse techniciste complète:

-désenduisage complet de tout enduit ciment ou chaux-ciment de type monocouche, puis mise en place enduit chaux lisse intérieur pour contact avec l'isolant (aucun vide autorisé foyer de condensation)

-drainage périmétrique­, film vertical ext. étanche, système d'assèchement des bas de murs, refends compris,(injection résine ou VMD), drainage sous dallage intérieur; attention la moindre faille dans la barrière étanche accélère les remontées capillaires dans des fissures particulières créant de forts désordres.

-isolant ouate 12-15cm, film sd 200 (type alu!) + 2e isolant fibre de bois 5-6cm (règle anglaise 1/3), et plaque finition.

Cela répond en ITI à toutes les règlementations européennes superposées!

Pour une ITE, le calcul reste théorique, comme celui du mur pierre résumé bêtement à 0.5 de R, au lieu des 3 constaté par expérience et le point de rosée reste flou, empêchant toute certitude sur la position du film perspirant ou respirant ou étanche.... tant que l'on ne prendra pas en compte que les lambdas donnant les R ne s'aditionnent pas linéairement (10 premiers centimètres plus efficaces) , qu'un mur est constitué de vide (Rse et Rsi à multiplier par cavité de remplissage, que la chaux éteinte au pied du mur génère un bullage de gaz améliorant sa résistance thermique, etc...

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