A Paris, 245 immeubles dans le viseur de la mairie

par BATIACTU il y a 4 ans
HABITAT DÉGRADÉ. Si elle a activé un important plan de résorption de l'habitat indigne entre 2002 et 2010, la Ville de Paris reste sur le qui-vive face aux immeubles présentant des signes de fragilité. En 2018, 245 immeubles étaient sous la surveillance des équipes techniques de la ville de Paris.
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Publié : il y a 4 ans
Les Immeubles parisiens de certains quartiers datent pour certains du 17ème siècle. La Rue Dauphine a été créée à la suite de l'assassinat d'Henry IV… et les immeubles qui la bordent ont souvent plus de 300 ans.
Idem pour les immeubles du Marais, rue des Blancs Manteaux, Rue du Temple;..
Tous ces immeubles à ossature bois/pierre/torchis étaient initialement habités par les artisans du Marais. Ils ont été entretenus et maintenus en état, jusqu'à ce que les habitants initiaux soient repoussés du Marais par les spéculateurs immobiliers et les 'bobos' à partir des années 1980/90.
Le résultat est sans appel : des pièces humides et des sanitaires ont été créées en dehors de toute cohérence architecturale, se repiquant sur les descentes d'eaux pluviales par des descentes extérieures et générant des dégâts des eaux par défaut de respect des règles de l'art, et par défaut d'entretien.
Ces immeubles devenus hors de prix sont devenus des lieux d'investissement spéculatif.
Les rez-de-chaussée commerciaux n'ont plus été que des locaux commerciaux loués à des entreprises de passage qui n'ont pas entretenu les lieux et n'ont pas réagi aux dégâts des eaux.
Le résultat est sans appel : un nombre important d'immeubles subit, sur cour, des détériorations structurelles à bas bruit (infiltrations d'eaux sanitaires) qui entraînent la dégradation lente des murs porteurs.
Dans le même temps, les planchers ayant fortement bougé avec le temps, les occupants n'ont pas fait les travaux de réparation structurelle nécessaires. Ils se sont contenté d'occuper en s'amusant de l'ondulation du parquet, ou au mieux de couler une chape de réagréage pour bénéficier d'un plancher plat. Par ce geste ils ont aggravé la situation en créant une pression importante sur les solives et les murs, allant jusqu'à la rupture de certains planchers.

J'interviens en contentieux et expertise sur certains de ces immeubles, et je constate que les copropriétés ne prennent pas en considération le risque réel de rupture de la structure porteuse, et donc d'effondrement qui peut en découler.

Il manque une réelle culture du risque tant chez les syndics de copropriété que chez les propriétaires de ces immeubles, à la valeur essentiellement spéculative, et dont le bâti architectural est à présent vétuste et doit être remplacé.

Il manque également des professionnels maîtrisant la construction ancienne parisienne (Structure bois, pierre et torchis) et ses aléas (carrières, rivières sous-terraines, galeries, métro....)
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