La construction bois, une évidence pour le climatologue Jean Jouzel

par BATIACTU il y a 6 ans
POINTS DE VUE. Dans leur livre "Pour éviter le chaos climatique et financier", le climatologue français Jean Jouzel, membre du Giec, et l'économiste Pierre Larrouturou, signent un chapitre dédié à la construction en bois. Un mode constructif qui aurait toutes les vertus. Morceaux choisis.
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13 réponses à ce sujet
Publié : il y a 6 ans
Et si on veut donner encore plus de qualité thermique, de résistance au feu, de parasismique... on fait la structure en bois, on remplit en béton de chanvre(chanvre+chaux) et on stocke de la BTC (brique de terre crue), abvec des bons vitrages à facteur solaire, et on fait des maisons ou des rénovations sans chauffage ni clim, en dépolluant l'acte de construire.
Pour la chaux, aérienne, même si elle nécessite du carbone pour la fabriquer, elle reprend le carbone pour durcir, la carbonation.
Publié : il y a 6 ans
heu, si tout le monde décidait aujourd'hui de construire en bois, le bois existant serait utilisé à fond, et les prochaines constructions attendront 30 ans au minima, c'est commepour les voitures electriques si tout le monde en avait une , c'est la production d'electricité qui serait insuffisante, déjà qu'elle l'est chaque hiver
Publié : il y a 6 ans
Pour aller dans le sens de cet article, des réponses aux questions légitimes que le béotien se pose, encore "pollué" par La maison des 3 petits cochons :
https://www.build-green.fr/maisons-bois-le-vrai-du-faux/
Publié : il y a 6 ans
La question de la ressource bois semble plus complexe :
*A l'horizon 2050, une substitution très large des isolants conventionnels par les biosourcés est possible.
Par contre, le bois d'oeuvre est la principale ressource
limitante de la construction bio sourcée.
Extrait de la Synthèse du rapport de recherche TERRACREA du site www.cohesion-territoires.gouv.fr
Matériaux de constructions biosourcés, ressources agricoles et forestières. Etat des lieux, prospectives et propositions à l'horizon 2030-2050
Publié : il y a 6 ans
Construction bois, la fausse bonne idée?
Il est interdit de construire en bois à Paris depuis l'énorme incendie qui a éclaté au Moyen Age. A-t-on tiré les enseignements du passé? Le risque incendie reste grand, surtout en ville, surtout avec le réchauffement climatique et des périodes de grande sécheresse. Devra-t-on attendre un gros accident ?
Publié : il y a 6 ans
Je lis :
> 400kg de CO2 par M3 de béton,
> 425kg pour le bois ?

Expliquez-moi mieux...
Publié : il y a 6 ans
en réponse à Jean Guénard :
le béton "émet" 400kg de CO2 par m3
alors que le bois "en stocke" 425kg
Publié : il y a 6 ans
En complément : Le bois stocke le carbone mais il est aussi le seul matériau (structurel) de construction renouvelable. Ce n'est pas anecdotique à l'heure de la raréfaction de certaines ressources géologiques (voir la guerre du sable...). En réponse à Sophie Mouterde / risque incendie : Il n'est pas interdit de construire en bois à Paris (plusieurs ouvrages en cours et à venir). Une réglementation incendie encadre aujourd'hui les constructions. Les pompiers connaissent les risques et s'équipent avec le bois. Voir cette sélection de centre de secours : http://urlz.fr/6gB0. Enfin, une construction bois peut recevoir un bardage métal ou minéral, ou encore être sous enduit.
A Laurent Garczynski / ressource long terme : En effet, c'est pourquoi il nous faut planter aujourd'hui avec sylviculture associée, comme nos ailleux ont eu la sagesse de le faire (ordonnance de Colbert, reboisement du second empire, Fonds Forestier National d'après guerre).
A Alan Abehsera / disponibilité du bois d'oeuvre : nous disposons d'un stock important qui peut satisfaire la demande croissante pour pas mal d'année, ce qui ne doit pas nous exempter de planter dès aujourd'hui pour 2050.
On peut retourner les questions dans tous les sens, si on veut limiter la casse climatique, on doit s'orienter vers les biosourcés. C'est plus compliqué, plus cher que des solutions plus polluantes, c'est le prix du respect de notre environnement et celui de nos descendants.
Publié : il y a 6 ans
Cet article non signé, que l'on imagine bien volontiers soumis par des intérêts clairement identifiés, aligne un certain nombre de faits contestables, voire tombe dans la catégorie greenwashing pur et simple par moment. Je passerai sur les aspects purement rhétoriques de cet article assez creux, comme « l'enthousiasme » des acteurs cités, qui sont des interprétations de lecture totalement subjectives. Cet article me semble surtout une pub pour l'ouvrage en question tant les paraphrases sont nombreuses sur la forme. Quant au fond, l'important, comme souvent, est surtout ce qui n'est pas dit.

Parler de l'industrie du ciment comme étant à la source de 5% des émissions de GES est tout à fait exact, mais dans les mêmes documents, la déforestation est indiquée comme étant à l'origine de 11,2% des émissions de GES (voir ici : http://www.wri.org/resources/charts-graphs/world-greenhouse-gas-emissions-2005). Certes, tous les arbres coupés ne sont pas destinés à la construction, mais encourager ce type de construction, c'est encourager la déforestation d'un côté et la sylviculture à usages industriels de l'autre. Or cette dernière, souvent mono-essence, est particulièrement dommageable pour les écosystèmes. Pour en revenir au CO2, il est vrai que le bois en stocke, mais le béton aussi, ce qui n'est pas dit ici. De plus, le béton pouvant être recyclé quasiment à 100%, le CO2 ainsi capté reste emprisonner dans le matériau. Il n'en va pas de même pour le bois en fin de vie, sachant qu'on atteint péniblement 50% de recyclage : le CO2 patiemment piégé est relâché dès que le bois est brûlé, ou laisser à pourrir dans un coin. Le stockage n'est que temporaire ! Bilan carbone « cycle de vie » complet du bois : proche de zéro, voire fortement négatif une fois inclues toutes les étapes du sciage ou du transport, jusqu'à sa « destination finale ».

Si le bois est aussi peu recyclé en fin de vie, c'est pour une bonne raison : il n'est pas possible à coût supportable de le séparer des produits chimiques nécessaires à son usage. Il faut en effet le protéger des intempéries, des insectes et maladies, tout en ajoutant les peintures, les vernis et bien sûr la protection contre le feu. C'est d'ailleurs sur ces aspects techniques que passent allègrement les auteurs : le bois brûlera toujours plus que le béton ou l'acier, sauf à le gorger de produits chimiques, et le bois restera un mauvais isolant thermique et acoustique. Dans une maison en bois, ce n'est pas le bois qui isole, c'est tout ce qu'il y a autour, expliquant aussi le coût de ce type de construction. Quant à l'aspect « meilleur pour la santé » développer par les auteurs du livre, on croit rêver… Voir deux climatologues encourager le recours à des murs intérieurs en bois nu, on tombe des nues… Personne ne leur a parlé des composés organiques volatiles ou COV naturellement émis par le bois ? Le bois est naturellement émetteur de terpène et de formaldéhyde, deux cancérogènes avérés pour l'homme.

Parler ensuite du béton comme un matériau qui nécessite des matières premières lointaines est également exact dans certains cas. Sauf que le béton, par nature, nécessite d'être fabriqué sur place, au plus près des carrières et des chantiers. A l'inverse, la plupart des bois utilisés aujourd'hui en construction, comme l'épicéa, proviennent des pays scandinaves ou d'Amérique du Nord, région dans laquelle Greenpeace a d'ailleurs dénoncé un certain nombre de désastres environnementaux liés à l'exploitation du bois. L'exploitation des forêts n'est en effet pas écologique par nature. Et si la bois est effectivement une ressource renouvelable, ce n'est pas par nature une ressource durable (au sens de développement durable). Il faut pour cela que la ressource soit exploitée durablement. Quant on sait que seuls quelques dizaines de milliers d'hectares de forêts sont certifiés FSC en France sur plusieurs millions, il y a de quoi être inquiet de voir des auteurs encourager une augmentation de l'exploitation et donc de la déforestation. La France importe massivement du bois d'œuvre (et donc du CO2) parce que nous n'avons pas la ressource suffisante (trop d'essences différentes, et mettant trop de temps à pousser aux yeux de l'industrie du bois).

Ajoutons à cela que si l'ADEME était si incontestablement en faveur du bois, son siège social d'Angers aurait peut-être intégré cette solution dans la construction. Manifestement il n'en est rien. Je ne sais pas donc pas de qui les auteurs de cet article tiennent leurs informations, mais ils me semblent faire l'impasse sur beaucoup trop de choses pour être honnêtes. Le meilleur usage du bois, c'est encore la forêt : voilà une solution incontestable contre le réchauffement climatique, peut-être la meilleure.
Publié : il y a 6 ans
en réponse à Florent- Girard :

Enfin du pragmatisme, regarder d'un point de vue mono-orienté est toujours tronqué, une analyse en perspective sera forcément plus complète.
Les solution d'usage de bois d'éclaircie à transformation est adapté aux ressources actuelles françaises, je complèterai vos propos avec la sylviculture à "l'ancienne" qui ne fonctionne plus aujourd'hui, la forêt des landes en est l'exemple typique, au moindre souffle de vent c'est domino day ! Et ce n'est que le début !
La seule solution est l'arrêt (ou du moins le freinage avec les 2 pieds!) sur les ressources d'origine fossiles, la chasse au C02 doit être sur les ressources de pétroles, gaz, charbons, gaz de schistes... L'interdiction de subvention et de financement de la FED, la BCE et la banque centrale chinoise vers les compagnies pétrolières gazières et charbonnières devrait inverser la vapeur rapidement.
Et quand on voit l'argumentaire de certains sur l'électrique dans les véhicules, c'est très drôle car c'est les mêmes arguments qu'avaient sortis les anti-automobiles dans les années 1890/1910... (Oui, y'a pas de stations services, mon cheval je lâche et il broute de l'herbe, il n'y a pas d'autonomie, on va plus vite avec le cheval, il y a pleins de zones sans routes, comment fait on?) Leur ancêtres avaient déjà ce discours : si tout le monde bascule sur ça, on va à notre perte et c'est faux, l'industrie automobile l'a prouvé déjà, idem avec l'aéronautique, l'électricité, l'eau etc....etc...
Publié : il y a 6 ans
En tant qu'architecte, ayant assuré la conception et la maîtrise d'œuvre de bâtiments en bois depuis une trentaine ans (maisons individuelles, centres de secours, bâtiments scolaires), je tiens à apporter ma contribution au débat.
1/ OUI, il est nécessaire de développer la construction bois en France, et surtout de renforcer la filière du bois Français, qui est encore très en retard. En effet, la progression de la construction bois que l'on constate dans le pays reste encore largement dépendante des productions de nos voisins européens (Allemands, Autrichiens, Scandinaves). A ce titre, il est faux de dire que l'accroissement de la construction en bois Français mettrait en péril la gestion durable de la ressource nationale. Pour preuve, la totalité de la consommation Française annuelle de CLT (Cross laminated timber = bois lamellé croisé) , soit 35 000 m3 en 2016, peut être couverte par une seule unité de production allemande (45 000 à 100 000 m3/an).
Même en ce qui concerne l'ossature bois traditionnelle, pour laquelle la ressources locale devrait amplement suffire, il est encore largement fait appel à des bois européens (sapin du nord, épicea, mélèze), pour des raisons de moindre coût et de meilleure fiabilité technique, les productions étant industrialisées et maîtrisées commercialement depuis des décennies. Il y a donc de la marge et du chemin à rattraper.
2/NON, il est vain d'opposer de façon simpliste le bois au béton, en réduisant le problème à une pure comparaison de bilan carbone, ou pire en les confrontant de manière symbolique et essentialiste (le bois "chaleureux" et "salvateur" face au béton "froid" et "criminogène").
Il faut évidemment déplacer le curseur en faveur du bois, qui est très minoritaire dans notre pays, mais il convient de procéder de manière critique et raisonnée, dans une approche au cas par cas, chaque construction devant être conçue en fonctions de critères spécifiques (fonctionnels, climatiques, environnementaux, etc…)
Même pour des constructions en bois, le béton peut s'avérer indispensable (fondations, infrastructures, noyaux de contreventement), ou souhaitable au regard d'exigences particulières (acoustiques, antisismiques, d'inertie thermique,…). Tout professionnel de la construction le sait.
Par ailleurs, il serait temps de considérer le béton, tout comme le bois, pour ce qu'ils sont, c-àd en tant que matériaux et ressources évolutives, supports d'innovations et d'adaptations à des exigences nouvelles, en particulier sur le plan environnemental.
A ce titre, le béton reste un matériau composite, qui peut s'avérer plus performant tout en étant moins gourmand en agrégats, en armature, en eau (bétons fibrés, bétons UHP), qui peut inclure des matériaux bio-sourcés (y c. du bois), qui utilise de plus en plus d'agrégats recyclés, etc.

Pour conclure, l'enjeu n'est pas de lancer une guerre des matériaux, contre-productive et irresponsable, "bois contre béton" mais bien de faire évoluer la réflexion sur la pertinence des choix de matériaux, sur la sobriété énergétique des procédés constructifs, sur la durabilité globale de la production du bâti.
Publié : il y a 6 ans
j'approuve les commentaires de Florent et Richard.Je voudrai dire haut et fort qu'il manque actuellement beaucoup de personnel forestier et que les centres de formation d'apprentis manquent de candidats .Il en est de même pour toutes les professions du BTP.Je voudrais bien que tous ces bons penseurs d'avenir du bâtiment propose à leurs enfants et à leurs proches d'intégrer ces secteurs d'activités et après ils viendront débattre avec les professionnels du secteur dont je fais partie.
Publié : il y a 6 ans
Quel chaos climatique et financier ? Ce ne sont pas les quelques % de CO2 émis par le béton qui seront décisifs pour le climat de demain. De même pour le côté financier, il n'y a rien de certain. Pas de catastrophisme hâtif car la plupart des prévisions faites dans le passé, dont celles du Club de Rome, se sont avérées fausses. Et puis jusqu'à présent, l'Homme s'est toujours adapté aux évolutions de son environnement. Faisons confiance en lui.
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