Loi Elan : premiers débats tendus à l'Assemblée nationale

par BATIACTU il y a 5 ans
PARLEMENT . Grandes opérations d'urbanisme, transformation de bureaux en logement, assouplissement de la loi littoral... les articles de la loi Elan font l'objet de vives discussions à l'Assemblée nationale.
Lire l'article sur Batiactu
4 réponses à ce sujet
Publié : il y a 5 ans
Bonjour à tous

« Jean-Christophe Lagarde (UAI) […] a dit comprendre que "l'Ordre des architectes s'émeuve de dérogations", mais a affirmé que "les pires horreurs urbanistiques ont été construites" à partir de la loi MOP »
C'est hallucinant de bêtise de sortir une phrase pareille : visiblement M.LAGARDE ne sait pas que la loi MOP n'a été appliquée qu'à partir de 1993 et que toutes les "horreurs urbanistiques" :
- soit datent de bien avant si il veut parler des grands ensembles (1960-70) qui répondaient - exactement comme l'instaure la loi ELAN - à une logique de financiarisation poussée à son extrême, dans une recherche de profit maximal (c'est là que Bouygue a fait sa fortune) et donc dans laquelle l'Architecture n'avait aucune place (même si il y avait des architectes, ils n'avaient aucun pouvoir !)
- soit ne sont pas du tout concernées par la loi MOP (qui veut dire "Maîtrise d'Ouvrage Publique ") si il veut parler des entrées de ville, qui sont l'expression justement de la financiarisation et de la marchandisation à outrance de l'espace (ici privé et commercial) vers laquelle nous mène tout droit cette Loi, cette fois-ci pour tous les logements sociaux et les bâtiments publics…
La Loi MOP est précisément LALoi qui a permis aux logement sociaux de sortir de la logique des années 60, et qui a permis aux équipement Publics de ne pas suivre la pente catastrophique des bâtiments commerciaux. Et c'est cette Loi qu'ils veulent démanteler, pour multiplier ce qu'ils ne veulent pas reproduire ! Comprenne qui pourra...

Ils sont en train de broyer l'Architecture, cad la qualité du bien être, la qualité d'usage, la qualité de vie, la qualité de ville avec ce rouleau compresseur de la financiarisation. De tels propos incohérents dans la bouche d'un député, - un élu de la République faut-il le rappeler - sont affligeants : M. LAGARDE est en train de nous démontrer que soit il n'y connaît rien, soit qu'il est de mauvaise foi (sous la pression de qui ?). Mais comment peut-on donner un tel pouvoir à ce genre de personne ? Cette remise en cause du bien commun pour de l'enrichissement de quelques uns pose un vrai problème de démocratie...
Publié : il y a 5 ans
Il n'y va pas que de la stricte qualité architecturale (si importante, évidemment), mais aussi du rôle de l'architecte. Il sera toujours présent, ok, mais avec quel pouvoir ? Un pion qui devra obéir aux grands groupes les plus puissants et face auxquels les maîtres d'ouvrage ne seront plus guidés. L'architecte, c'est surtout et avant tout le guide-protecteur de son client, pour lui permettre de réaliser la meilleure opération, sur tous les plans (si je puis dire). Estomper (effacer ?) ce rôle quand ce client est de nature publique, c'est catastrophique pour l'intérêt général.
Publié : il y a 5 ans
Quelqu'un pourrait-il dire à M. De Normandie que non, ce n'est pas le Code de la construction qui impose la présence d'un architecte pour la conception des bâtiment, mais la Loi sur l'architecture de 1977 ? Et que la loi MOP va plus loin en imposant à certains maîtres d'ouvrages publics de confier une mission globale (études et suivi de travaux) à une équipe de maîtrise d'œuvre, pour s'assurer de la cohérence et de la qualité des constructions. Et que c'est justement cette cohérence, et ce contrôle sur la qualité des réalisations que la suppression du Titre II de la LOI MOP va mettre à mal. C'est en partie parce que la LOI MOP n'existe pas en Angleterre (équipe de conception écartée du suivi de travaux pour être remplacée par des intervenants plus à l'écoute des préoccupations de l'entreprise qui a réalisé les travaux), qu'un drame comme celui de l'incendie de la tour Grenelle a pu survenir. Est-ce cela que nous voulons en France ?
Publié : il y a 5 ans
Quand on voit l'effet dévastateur qu'a eu la "petite" dérogation de l'article 4 de la loi de 1977, on peut légitimement s'inquiéter de voir des dérogations à tout va dans les lois fondamentales qui régissent la production du cadre bâtit.
Répondre à ce sujet
Loi Elan : premiers débats tendus à l'Assemblée nationale
Menu
×