"Sur le concours, l'USH communique de faux chiffres", D. Dessus (Cnoa)

par BATIACTU il y a 6 ans
ENTRETIEN. Denis Dessus, président du Conseil national de l'ordre des architectes (Cnoa), répond pour Batiactu aux arguments de l'Union sociale pour l'habitat (USH) quant à la question de l'obligation de concours d'architecture.
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12 réponses à ce sujet
Publié : il y a 6 ans
L'USH renie les concours pour de mauvais arguments, mais le CNOA s'accroche aux concours comme un gladiateur à son maître. En effet, comment accepter que les architectes se battent entre eux pour un projet sans être suffisamment rémunérés ? C'est un point commun avec les agriculteurs qui vendent à perte...
Publié : il y a 6 ans
Gérard Portal : c'est vrai que les concours ouverts, ce serait vraiment mieux ! (je rigole évidemment ...). Si les concours sont parfois mal rémunérés, c'est aussi de la fautes des architectes, qui acceptent la course à l'armement sur les prestations à rendre !
Publié : il y a 6 ans
Je ne suis pas un spécialiste de la loi MOP mais si j'ai bien compris le secteur public s'inquiète de ses relations avec la maîtrise d'œuvre privée.

Ceci parce que ce secteur se préoccupe a juste titre d'assurer le bon déroulement des réalisations faites pour son compte par la maîtrise d'œuvre privé pressenti.

De ce fait afin d'éviter ce que l'on pourrait nommer "obscurantisme" et afin assurer le bon déroulement du chantier on ne voit pas pourquoi la maîtrise d'œuvre privé n'aurait pas l'autorisation d'être présent lors des discussions pour prendre connaissance des besoins de son client puisqu'il lui revient de par ses fonctions
de s'impliquer dans le respect d'un contrat de performance.

Les prix pratiqués beaucoup plus élevés dans le tertiaire que dans le privé ne seraient-il pas la cause de cette mésentente? Voir
http://www.infoenergie.eu/riv+ener/LCU_fichiers/LT-deperditions-parois.pdf
Publié : il y a 6 ans
Jean Philippe Donzé: Vous avez une bonne idée, il faudrait que les architectes fixent leur propre rémunération pour participer aux concours... :-). Il semblerait que pour le moment ce ne soit pas le cas ... même en présence d'un architecte dans le jury.
Publié : il y a 6 ans
Voici le temps de la REAL ESTECH : les immeubles sont modélisés en maquette numérique 3D et sont préconstruits en usine, assemblés sur place, dans un objectif de réduction de coût. Ils deviennent des produits d'usage, adaptables et démontables. Un avenir radieux pour l'architecte ?
Publié : il y a 6 ans
Avant de se battre sur cette obligation de concours pour les bailleurs et collectivités, l'Ordre et le syndicat feraient mieux d'agir avant tout sur la rémunération des architectes participant aux concours ! La participation ou plutôt l'infinitésimale faible et dérisoire indemnité octroyée sont la mort lente des architectes. Les prestations demandées sont souvent supérieures à celles d'un dossier PC (panneaux de présentation, multiples vues en insertion, etc) et au final, quasi toujours rémunérées même pas au niveau de la phase esquisse ! Résultat = rémunération de 1 quand proportion de dépenses, temps passé, salaires + charges de 15 à 20 !!! Et faillite de l'agence en perspective. C'est faux de parler d'obligation à partir d'opérations d'une trentaine de logements. La plus grande collectivité de ma région qui gère le financement et le foncier lance des concours bailleur-architecte même pour des opérations de 5 logements et rémunérés à 200€ par logement !
Publié : il y a 6 ans
Pour repondre aux inquietudes de Mr Portal qui est celle de voir que les architectes se battent entre eux pour un projet sans être suffisamment rémunérés il y a peut-être une solution si on se remémore les propos de Barenton confiseur:

"La concurrence c'est comme un alcaloïde à dose modérée c'est un excitant, à dose massive c'est un poison"

Et son corollaire émanant du porte-parole du CSLT
" l'absence de concurrence est une plaie pour celui qui attend et une niche pour celui qui entreprend"

Pour pour éviter cette concurrence effrénée préjudiciable autant pour le CNOA que pour les architectes eux mêmes il y a une solution: celle de reconvertir la profession en "ingénieur en génie climatique" supportant une formation de base sur 3 à 4 ans minimum orienté vers une architecture principalement dédiée au chauffage de l'habitat et incorporant des notions l'isolation, de génération thermique hybride, de ventilation et de domotique. Ceci dans le cadre d'un changement de chaîne énergétique orienté vers les transferts thermiques liés à l'enthalpie et adapté aux différentes régions françaises et à leurs diversités concernant les différences de la température moyenne annuelle qui y règne

Les quelque 1500 ingénieurs ayant recu cette formation de base en Allemagne peuvent être considérés comme ayant reçu une formation permettant de les classer véritablement en tant qu'acteur Reconnu Garant de l'environnement par le fait qu'il sont capablent de s'engager sur un contrat de performance et de mener en tant que maître d' œuvre le chantier jusqu'au respect de ce contrat
Publié : il y a 6 ans
Bonjour
J'ai impression que l'on s'égare dans certaines réactions. De quoi parle-t-on ? De l'obligation de concours et de l'obligation de confier une mission de base aux architectes.
Pour les concours, la position du CNOA me semble assez claire : il est contradictoire que l'USH dise que le concours sur esquisses lui coûte trop cher, alors que les concours liés aux Conception Construction lui coûtent au moins 2 à 4 fois plus cher : le pb n'est donc pas le coût de la procédure et son impact sur les loyers mais un pb de choix technique et politique. L'USH rêve (sous la pression "amicale" de qui ?) de renouer avec les procédures des années 50 à 70 où c'était l'entreprise qui déterminait le projet avec ses procédés constructifs et l'architecte qui dessinait des façades. On sait pourtant le gâchis que ça a donné : on en paie encore le prix aujourd'hui.
Pour la loi MOP, l'USH a bien compris qu'elle était le dernier verrou pour faire sauter la qualité architecturale , cad le dernier rempart à « tout pour le fric » : il faut donc à ses yeux la démanteler, et en passant, oublier la fonction essentielle des bailleurs vis à vis de la qualité de vie des gens les plus modestes, cad vis à vis de l'équilibre même de la société. C'est une dénaturation profonde à la fois de leur rôle et du sens même de l'architecture. Je ne résiste pas sur ce point à vous inviter à lire la tribune de SARFATI parue sur Chroniques de l'Architecture : sa métaphore est d'une limpidité absolue… elle est même dans un certain sens terrifiante.
https://chroniques-architecture.com/disparition-programmee-de-larchitecture/
Publié : il y a 6 ans
Vous pensez vraiment que c'est la Loi MOP qui assure un libre accès à la commande publique ? La dernière fois que j'ai répondu à un Cahier des Charges, on m'a demandé de bien vouloir revoir mon offre à la hausse, car elle était mieux-disante que le concurrent pressenti...
Publié : il y a 6 ans
@ Michel Jean
Je ne suis pas sûr de comprendre votre problème mais il n'a rien à voir avec la loi MOP, et encore moins avec le fond de l'article : ce dont vous parlez est au mieux un pb de Code des Marchés Publics (voire de détournement de ce dernier). La loi MOP quant à elle fixe le contenu de la mission d'un Maitre d'œuvre privé auprès d'un Maître d'Ouvrage Public et n'a aucun rapport avec les modalités et les conditions d'attribution de ce marché, qui relèvent d'un tout autre texte, totalement indépendant. Ce type de confusion empêche toute compréhension du débat et des enjeux, pourtant plutôt clairement énoncés dans l'article.
Publié : il y a 6 ans
Jp Jpda : vouloir réduire la problématique du concours à votre seule expérience n'est pas très réaliste. Les concours n'existent pas pour seulement faire vivre les architectes enseignants (une minorité de la profession), et permis ces derniers ceux qui se servent du vivier de l'école dans laquelle ils enseignent pour exploiter les étudiants (une minorité de la minorité !). Ils existent des concours correctement rémunérés, qui permettent l'accès à la commande publique d'agences plus ou moins jeunes, et qui créer une véritable émulation dans les réponses apportées au maître d'ouvrage. J'exerce depuis plus de 20 ans, essentiellement en marchés publics sur concours, et je ne suis ni fils ou petit-fils d'architecte, je n'avais aucun lien avec le secteur du bâtiment, et j'ai créé ma propre agence, en me forgeant petit à petit mes références. Le concours de maîtrise d'œuvre est l'une des solutions les plus vertueuses pour le choix d'un projet, solutions qui nous est d'ailleurs enviée par nombre de pays européens ou cette obligation n'existe pas. Ce n'est pas parce que parfois, il existe des dérives, qu'il faut jeter le bébé avec l'eau du bain. Le plus simple est quand même de lutter contre les dérives quand elles existent, et la première d'entre elle est de refuser, lorsque l'on est un candidat retenu, de rendre des prestations qui ne sont pas en rapport avec le montant de l'indemnité.
Publié : il y a 6 ans
@ JPJPDA

Je n'ai jamais dit que les pbs évoqués dans les commentaires n'existaient pas, mais seulement qu'ils ajoutaient de la confusion à un débat pourtant parfaitement cerné par cet interview.

Et il est vraiment dommage que les confusions continuent : modalités d'accès à la commande publique, difficulté des jeunes, exploitation d'une certaine main d'œuvre par certaines agences, lobby des enseignants, … n'ont rien à voir, mais absolument rien à voir avec la loi MOP. Peu de textes sont aussi clairs que celui-ci. Peu de lois sont probablement aussi efficaces que celle-ci, vis à vis de l'enjeu architectural, ce qui n'est pas la moindre de ses qualités (et l'USH ne s'y est pas trompé : c'est bien pour cela qu'elle veut la remettre en cause !).

Ensuite réduire la commande publique aux concours - comme vous semblez le suggérer en relatant votre propre expérience - est tout aussi vain : c'est oublier que cette commande publique est composée à + de 90 % de MAPA (Marchés à procédure adaptée) auxquels je vous invite à vous intéresser parce que, contrairement aux apparences, ce sont des projets encore plus difficiles et plus passionnants que bien des grands concours, bien plus diversifiés, bien plus accessibles (y compris pour les jeunes) et bien plus gratifiants. Or la loi MOP ne concerne pas que les concours : elle concerne aussi tous ces projets plus modestes, y compris ceux des logements sociaux en dessous des seuils rappelés dans l'article. Il y a donc bien 2 combats distincts à mener face aux manœuvres de l'USH (et de tous ceux qui se cachent derrière) : contre l'abandon des concours ET contre l'abandon de la loi MOP.

Enfin, détrompez-vous : ce n'est pas parce que je n'affiche pas de projets de concours sur le site de l'Ordre que je n''en aurais jamais fait et que je n'aurais pas de vision claire de ce type de procédure : je peux même vous dire que mes fonctions professionnelles me permettent de prendre beaucoup de recul par rapport à ces procédures, qu'il s'agisse des concours comme des MAPA. Et si je comprends parfaitement votre rage par rapport à toutes les perversités du "système", le seule loi que vous ne pouvez pas incriminer sur ce sujet, c'est justement cette loi MOP ! C'est la seule qui empêche nos chers Maître d'Ouvrage de faire n'importe quoi. Ne jetez pas le bébé avec l'eau du bain…

NB : à propos de votre appréciation sur le très beau texte (à mon sens, mais je peux comprendre qu'il ne vous parle pas) de SARFATI, je vous ferais un seul commentaire : "si jeunesse savait… , si vieillesse pouvait…" La vie est un éternel recommencement, et c'est bien normal ;-) Peut-être vous en rappellerez-vous un peu plus tard !
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"Sur le concours, l'USH communique de faux chiffres", D. Dessus (Cnoa)
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